La grotte de Rouffignac

Découverte en 1956, la grotte de Rouffignac, en Dordogne, a fait l'objet de polémiques avant son authentification par un comité scientifique présidé par l'abbé Breuil. Accessible au public (elle se visite en petit train électrique), la grotte est impressionnante par son volume et son architecture naturelle comme par les nombreuses traces de la présence des ours.

La longueur des galeries fréquentées par les hommes, la richesse et l'originalité des peintures et des gravures qu'ils y ont laissées et qui sont datées se 11000 ans avant notre ère en font un des hauts lieux de l'art préhistorique.

Rouffignac est célèbre pour ses mammouths, dont le réalisme et la qualité esthétique sont remarquables. S'y ajoutent les rhinocéros, les bisons, les chevaux, les bouquetins et chose rare, quatre figurations humaines. Des frises voient s'affronter les animaux dans des compositions qui dénotent une sensibilité et un talent qui n'ont rien à envier aux plus grandes traditions artistiques.

La grotte de Rouffignac, dite aussi du Cluzeau, ou Cro de Granville ou Grotte de Miremont, est creusée dans un massif calcaire riche en silex sur le flanc du vallon de la Binch, à cinq kilomètre au sud du bourg de Rouffignac et à sept kilomètres à vol d'oiseau de la Vézère.

Découverte
Il faudrait de longues pages pour conter l'histoire de cette grotte, histoire qui remonte en réalité à l'année 1575 ! De nombreux textes ont été retrouvés. C'est en 1575 que François de Belle-Forest décrit pour la première fois le Cro du Cluzeau. Elle est alors sur les terres du marquis de Miremont, ce qui lui valut d'être aussi baptisée Cro de Miremont. Au siècle dernier, dans les guides touristiques, elle était déjà décrite comme curiosité à visiter. Et pourtant on date de 1956 la découverte des dessins préhistoriques, lorsqu'à la demande de Charles Plassard, deux préhistoriens pyrénéens, Louis-René Nougier et Romain Robert, visitèrent la grotte et reconnurent ces dessins. En 1957 Rouffignac est classée monument historique.

Actuellement 219 représentations animales ont été recensées, et quatre figures humaines. Dans cette “grotte aux cent mammouths”, selon les guides touristiques, il y en a en fait 154, soit près de 70% des animaux figurés. Suivent 28 bisons, 15 chevaux, 12 bouquetins, 10 rhinocéros et un seul ours. Six espèces animales seulement sont représentées, mais l'une d'elle dans des proportions inhabituelles.

Avant d'être décorée, il y a environ 15000 ans, par les artistes préhistoriques qui y dessinèrent ou gravèrent ces représentations, cette grotte fut aussi le lieu d'hibernation des ours dont on trouve partout les empreintes de griffes ou les nids.

Rhinocéros noir de la Galerie Breuil
(photo J. Plassard dans J. Clottes et D. Lewis-Williams, 1996)

C'est en train électrique, que l'on découvre ce sanctuaire préhistorique au cours d'une visite/conférence d'une heure.

Les visites sont commentées en français.
Cependant, des visio-guides (iPod Touch) en anglais, néerlandais, allemand, espagnol, italien portugais, hébreu, chinois, japonais et russe sont disponibles (Tarif : 1,50 euros).